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• 1589 « partisan du roi régnant »; de royal1 ♦ Partisan du roi, de la royauté, dans un régime autre que la monarchie (empire, république, dictature). « Madame de Motteville n'est point une royaliste aveugle; elle croit au droit des rois, mais aussi à la justice qui en est la règle » (Sainte-Beuve). Royalistes légitimistes, constitutionnels.2 ♦ Adj. Les élus, les députés royalistes. ⇒ monarchiste. Insurgé royaliste pendant la Révolution. ⇒ chouan. — Loc. Être plus royaliste que le roi : défendre les intérêts de qqn avec plus d'ardeur qu'il ne le fait lui-même; suivre une doctrine avec outrance, étroitesse.♢ Complot royaliste. Opinions royalistes. Journal royaliste (cf. Camelots du roi).⊗ CONTR. Républicain.Synonymes :royalisteadj. et n. Partisan du roi, de la royauté.|| Loc. fig. être plus royaliste que le roi: prendre à coeur les intérêts de qqn plus qu'il ne le fait pour lui-même.|| Subst. Un(e) royaliste.⇒ROYALISTE, subst. et adj.I. — Subst. Celui, celle qui est adepte de la royauté. Royaliste constitutionnel, libéral, modéré; royaliste enragé, exagéré, outré, pur; royaliste convaincu; ardent, fervent royaliste; bon, vrai royaliste. Le 13 juillet, Marat fut assassiné par Charlotte Corday, une jeune royaliste de Normandie (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 365).— Au plur.♦ Ensemble des adeptes de la royauté; parti politique regroupant ces adeptes. Royalistes et républicains; libéraux et royalistes. Il s'agit, vous le savez, de fonder un nouveau parti national, les royalistes ne peuvent pas reprendre la position dont le 29 juillet les a chassés (LAMART., Corresp., 1831, p. 149). La question de leur libre entrée [des Juifs] en Angleterre se posa bientôt; les marchands et les royalistes y étaient hostiles, mais Cromwell passa outre (MORAND, Londres, 1933, p. 267).♦ Armée, troupe composée de royalistes. Westermann accourut ventre à terre attaquer les royalistes en flanc (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 265).II. — AdjectifA. — [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.]1. Qui est adepte de la royauté; qui appartient à un parti politique regroupant les royalistes. Chef, député royaliste; être fort, très royaliste; être tout royaliste; catholique et royaliste. Ces belles poésies appartenaient à un frère royaliste du révolutionnaire Marie-Joseph Chénier (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p. 96). Issu d'une vieille famille picarde, royaliste et religieuse (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 76).2. [En parlant d'un ensemble de pers.] Qui regroupe tout ou partie des adeptes de la royauté; dont les membres émanent d'un parti politique regroupant les royalistes. Club, comité, ministère, salon royaliste. Un des hommes les plus capables du parti royaliste et l'ami du roi (BALZAC, Chabert, 1832, p. 87). Un jour, j'étais placé derrière l'opposition royaliste (CHATEAUBR. Mém., t. 1, 1848, p. 230).3. Expr. Être plus royaliste que le roi.a) Avoir des conceptions de la royauté plus absolutistes que le roi lui-même. La majorité dans les débuts du règne est « plus royaliste que le roi ». Elle craint que la modération de Louis XVIII ne se traduise par une faiblesse envers les idées de 1789 (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 76).b) P. ext. S'occuper des intérêts d'une personne plus qu'elle ne le fait elle-même; être intransigeant, trop dogmatique. Il y avait aussi dans la règle suivie par ces prudents directeurs [du séminaire de Saint-Sulpice] un tact pratique très sûr. Ils voyaient le danger d'être plus royalistes que le roi et savaient qu'on passe facilement d'un excès à l'autre (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 216).B. — [En parlant d'une chose]1. Relatif, propre à une personne royaliste, aux royalistes, au royalisme; qui reflète les idées des royalistes. Cause, conspiration, opinion royaliste; journaux royalistes. À Genève, on ne veut pas de l'ouvrage de Lally comme trop royaliste (STAËL, Lettres L. de Narbonne, 1793, p. 143). Malgré les sentiments royalistes de Birotteau, l'opinion publique était alors en sa faveur (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 51).2. Plus rare. Propre au régime de la royauté. Nous en sommes toujours à la conception royaliste et napoléonienne de la route (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 111). La forme royaliste de la séparation des pouvoirs est la monarchie limitée (...). Sa forme républicaine est le régime présidentiel (Traité sociol., 1968, p. 6).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1589 subst. (Chans., ap. LER DE LINCY, Chants histor., II, 471 ds GDF. Compl.); 1611 adj. (COTGR.). Dér. de royal; suff. -iste. Fréq. abs. littér.:883. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 352, b) 1 682; XXe s.: a) 777, b) 378. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 413. - RANFT 1908, p. 124, 149. — SLATER (C.). Defeatists and their enemies. Oxford, 1981, pp. 119-123. — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], pp. 304-305.
royaliste [ʀwajalist] n. et adj.ÉTYM. 1589; de royal.❖1 N. Partisan du roi. || Pendant les guerres de Religion on appelait royalistes les partisans d'Henri IV (opposé aux ligueurs).♦ Spécialt. (Depuis la Révolution de 1789 et opposé à républicain, à bonapartiste). Partisan du roi, du régime monarchique. || Royalistes et Jacobins (→ Fédéral, cit. 1). || Libéraux et royalistes (→ Amender, cit. 6). || Les ultra-royalistes. ⇒ Ultra.1 Le mot de royaliste dans cet ouvrage est pris dans un sens très étendu : il embrasse tous les royalistes, quelle que soit la nuance de leurs opinions, pourvu que ces opinions ne soient pas dictées par les intérêts moraux révolutionnaires.Chateaubriand, De la monarchie selon la Charte (Préface de la 1re éd.).2 Madame de Motteville n'est point une royaliste aveugle : elle croit au droit des rois, mais aussi à la justice qui en est la règle, et que Dieu, selon elle, leur inspire souvent, et qu'il leur a presque toujours suggérée dans ce royaume de France.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1er déc. 1851.2 Adj. (1611). || Les élus, les députés royalistes. ⇒ Monarchiste (→ Invalider, cit. 2; ménager, cit. 17). || Insurgé royaliste pendant la Révolution. ⇒ Chouan.3 Des généraux royalistes, agissant au nom de la République, devaient, par le seul effet de cette duplicité, avoir dans les mouvements quelque chose de gauche et de faux.Michelet, Hist. de la Révolution franç., VIII, V.♦ Allus. hist. || Il ne faut pas être plus royaliste que le roi :4 (La faction) a inventé un nouveau jargon pour arriver à son but. Comme elle disait au commencement de la révolution les aristocrates, elle dit aujourd'hui les ultra-royalistes. Les journaux étrangers à sa solde ou dans ses intérêts écrivent tout simplement les ultra (…) La grande phrase reçue, c'est qu'il ne faut pas être plus royaliste que le roi. Cette phrase n'est pas du moment; elle fut inventée sous Louis XVI (…)Chateaubriand, De la monarchie selon la Charte, II, XLI.♦ ☑ Loc. Être plus royaliste que le roi : défendre les intérêts de qqn avec plus d'ardeur qu'il ne le fait lui-même; suivre une doctrine avec outrance, étroitesse.♦ (Dans un régime républicain). Qui est relatif, qui appartient au royalisme, aux royalistes. || Parti royaliste (→ Humeur, cit. 45; périlleux, cit. 3). || Politique royaliste (→ Moraliser, cit. 3). || Complot, insurrection royaliste (→ Germination, cit. 2; intelligence, cit. 24). || Opinions royalistes (→ Exciper, cit. 2). || Journal, pamphlet royaliste (→ Camelots du roi).❖CONTR. Antimonarchiste, républicain.
Encyclopédie Universelle. 2012.